« Le trou du bon chat » est formé par la dépression causée sur un matelas par le poids du torse de l’humain lorsque ce dernier se couche sur le côté, et par la position du bras qui repose côté lit.
Dans cette position (couché sur le côté), la forme humaine oblige à avoir le bras dit « du dessous » disposé selon un angle d’environ 90°, allongé sur le même matelas sur lequel l’humain est étendu. C’est entre ce bras et le torse (qui lui aussi est disposé selon un angle de 90°, mais cette fois-ci verticalement) que se crée « le trou du bon chat » dans lequel le félin (quand il est bon) va naturellement se laisser tomber d’un coup (le terme technique est: « pof ») après avoir vérifié, en faisant un tour sur lui-même, de quel côté se trouvait le torse et de quel côté se trouvait le bras.
La position féline finale dépend de plusieurs facteurs, notamment le poid de l’humain et la résistance du matelas. Mais la plus courante (et qui est nommée « position du bon chat dans son trou ») est une forme (dite « du chat vautré ») dans laquelle le félin repose lui-même dans la position de l’humain (couché sur le côté), faisant face à l’humain, pattes arrières appuyées sur le ventre de l’humain (qu’on surnomme le plus souvent « le bidon », dans ce cadre), pattes avant, ainsi que l’impose la forme féline, soit repliées contre le torse (du chat) soit devant ses yeux, selon que la lumière dérange ou non le félin.
Selon que la différence entre le poids de l’humain et la résistance du matelas impose à ce dernier une dépression plus ou moins profonde, la tête du chat reposera soit directement sur le matelas collée au creux du bras de l’humain, soit directement posée sur le creux interne du coude humain, qui forme alors un oreiller à la fois doux et chaud.
Le chat ainsi disposé, s’il est bon, se mettra aussitôt à ronronner ou à ronfler, selon son état d’éveil.
Il est assez facile, pour l’humain, de distinguer entre le ronflement et le ronronnement.
Dans le premier cas (le félin rêvant comme c’est l’usage de la chasse aux papillons) remue ses pattes comme s’il donnait l’assaut à sa proie: ces mouvements compulsifs (heureusement à peine esquissés) impliquant de petit coups donnés par les pattes arrières sur le bidon pendant que les pattes avant ont leurs griffes sorties et appuyées légèrement sur le torse de l’humain (couché sur le côté).
Dans le second cas, le chat (s’il est bon) se mettra rapidement à « patasser » son humain, action décrite par de nombreux auteurs et consistant à déployer une patte avant après l’autre contre le torse de l’humain (couché sur le côté), toutes griffes dehors, avant de s’endormir.
Il est ainsi aisé, pour l’humain, de dinstinguer entre les deux états du chat (éveillé ou endormi), selon qu’il reçoit des coups sur le bidon ou qu’il ressent un plantage régulier des griffes du félin contre son torse.
D’autre part, le ronflement et le ronronnement sont assez dinstincts, eux aussi, pour aider l’humain à deviner l’état du chat (éveillé ou endormi), même si l’humain souffre (ce qui est souvent une adaptation nécessaire à l’humain cottoyant régulièrement un félin) d’une insensibilité totale ou partielle du bidon et du torse.
L’humain, lorsque le chat adopte cette position (ce qu’il fait, s’il est bon, chaque fois que l’humain se couche sur le côté) doit éviter de s’endormir à son tour. En effet, l’humain ayant une tendance naturelle à se retourner dans son sommeil risquera de présenter son dos au chat (qui naturellement refusera de bouger, sauf en cas de mauvais matelas causant de trop forts tressautements, dans ce cas il faut en changer). Le chat ayant perdu son oreiller doux et chaud aura dès lors une tendance assez forte à exprimer son mécontentement en plantant dans le dos de l’humain chacune de ses griffes et causant, comme il se doit, le réveil instantanné de ce dernier.
Et qu’est ce qui se passe s’il y a plus d’un chat ?
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